Dans la peau du diable est un roman de Luke Delaney paru aux éditions Ma dans la collection Pôle Noir en novembre 2012 (414 pages, 20 €, ISBN 978-2-822-401821). Cold killing (2012) est traduit de l'anglais par Étienne Menanteau.
Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé cet excellent thriller anglais.
Luke Delaney (pseudonyme) a travaillé dans la police londonienne dès la fin des années 80 : police judiciaire, enquêtes sur des meurtres, opérations clandestines et mise en place d'un réseau d'indicateurs (d'où l'anonymat préservé et le pseudonyme). Dans la peau du diable est le premier roman de Luke Delanay ; j'ai lu qu'un deuxième roman avec Sean Corrigan est en cours et c'est une bonne nouvelle !
L'inspecteur divisionnaire Sean Corrigan dirige un service de la Brigade criminelle de Londres au commissariat de Belgravia à Peckham, et il est un peu spécial car il a été abusé dans son enfance et a développé un don, plutôt de l'intuition, : « […] il savait se mettre à la place du délinquant. Qu'il s'agisse d'un cambrioleur ou d'un meurtrier, il voyait et ressentait les choses telles qu'elles avaient du être pour lui. » (page 16).
Dans son équipe, son bras droit et ami : Dave Donnelly, et Sally Jones, tous deux inspecteurs principaux, et dix inspecteurs.
Ils enquêtent sur le meurtre de Daniel Graydon, un jeune homo de 20 ans qui gagnait bien sa vie en se prostituant. Sa tête a été éclatée et son corps a été transpercé (77 perforations !).
Sean pense d'abord à un crime domestique mais l'autopsie contredit cette idée.
« […] celui qui a fait ça est motivé par la haine, ou bien il est complètement cinglé. » (page 20).
L'enquête s'oriente sur un suspect, James Hellier, reconnu par un collègue à la discothèque Utopia.
Sean Corrigan : « Plus je le vois, plus je me retrouve à côté de lui, plus j'ai la certitude qu'il nous cache quelque chose. Mais on dirait presque que c'est un jeu pour lui, et que ça l'amuse en quelque sorte. Je ne sais pas, mais il y a un truc... » (page 99).
James Hellier : « Il se contentait de faire de la figuration, puisqu'en réalité il ne cessait de penser aux flics qui rôdaient et l'épiaient dans les parages, comme une bande de hyènes encerclant un lion isolé. » (page 131).
Mais le tueur n'est pas un serial killer habituel : « [...] il s'attaque à des gens des deux sexes, qu'il tue chacun d'une façon différente, dans des lieux divers et variés. » (page 212).
Le lecteur est de suite plongé dans la tête du tueur car les chapitres alternent entre ceux rédigés en pensée par le tueur (marié, des enfants, un travail, une vie normale, et c'est lui qui commence le roman) et les chapitres consacrés à Sean Corrigan, son équipe et leurs enquêtes décrites avec un grand réalisme (ça fait d'ailleurs froid dans le dos, c'est même terrifiant !).
Le personnage de Sean Corrigan est intéressant, il est marié à Kate et le couple a deux filles, Mandy et Louise, mais évidemment il manque de temps à leur consacrer.
Le tueur : « Si seulement vous pouviez comprendre à quel point mes actes sont beaux et limpides ! » (page 41). Alors haine ou folie ? Venez menez l'enquête avec Sean Corrigan et son équipe !
J'aime bien ce passage :
« Qu'est qu'il avait de spécial ?
– Une absence totale de remords. » (page 167).
Une lecture pour les challenges 1 % de la rentrée littéraire 2012, Premier roman, Bookineurs en couleurs (couverture noire) ; pour les romans policiers : Le crime n'a pas de frontière, Thrillers et polars ; et pour l'Angleterre : God save the livre (qui se termine le 1er février), Tour du monde en 8 ans, Voisins voisines 2013. |
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