La route des magiciens est le premier tome de la série Les Dolce de Frédéric Petitjean. Parution aux éditions Don Quichotte le 3 novembre 2011 (536 pages, 19,90 €, ISBN 978-2-35949-019-0).
Je remercie Gilles Paris de m'avoir envoyé ce roman que j'ai adoré !
Frédéric Petitjean a écrit des pièces de théâtre, puis des scénarios aux États-Unis où il a vécu dix ans. Il est de retour en France avec sa série Les Dolce. Il sera présent au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil le dimanche 4 décembre à 15 h 30 sur le stand du Seuil / La Martinière.
Juin 2011, Brooklyn, New York.
Les Dirty Devils ont été choisis pour animer la soirée de fin d'année du lycée. Mais Elton, Brian et David s'impatientent : Antonius Dolce est encore en retard à la répétition car il doit s'occuper de son grand-père centenaire, Melkaridion Dolce. Le papy perd un peu la tête et se promène toujours avec sa souris, Simone, sur l'épaule. Heureusement Antonius, 17 ans, est un guitariste talentueux et le groupe ne pense pas à se séparer de lui. « Le petit-fils de Melkaridion maîtrisait les accords comme personne. Son talent confinait au génie. » (page 17).
Mais faisons connaissance avec les autres membres de la famille d'Antonius car les Dolce sont la dernière famille de magiciens au monde. Ils ont d'immenses pouvoirs qu'ils n'osent pas utiliser car ils seraient vite repérés par les sorciers, qui eux veulent gouverner le monde, que dis-je ? Pas gouverner, asservir !
« Ils devaient se montrer discrets, presque transparents, et ne jamais exhiber leurs talents, sous peine de faire encourir un grave péril à toute la famille. » (page 42).
La mère, Melidiane, est formatrice en médecine alternative et peintre.
Le père, Rodolpherus, descendant de Merlin (oui, Merlin l'Enchanteur), est analyste optique dans un centre astronomique.
La petite sœur, Leamedia, 11 ans, est une collégienne mal dans sa peau et rebelle, amoureuse de David (le batteur des Dirty Devils). « Le problème était qu'elle manquait dangereusement de maturité. » (page 38).
Je ne voudrais pas oublier la souris, Simone, car elle est très importante : elle écrit toute l'histoire de la famille depuis... 1407 ! C'est parce que les magiciens ont un âge humain mais ils sont en fait bien plus vieux que ça, du moins lorsqu'ils deviennent adultes.
Mais Melkaridion s'est enfui au MET (Metropolitan Museum) où est exposé un grimoire qui va ensuite être restauré, et la cloche Master Markus (celle de la Révolution française) se met à bourdonner à tout rompre alors qu'elle devrait être muette. Évidemment tout cela attire la curiosité, non seulement des personnes dans le musée mais aussi de la police, de la presse et... des sorciers !
« Parce que notre existence dépend de trois livres... Quand ils seront tous trois découverts et exploités, nous ne serons plus. » (page 51). Ce grimoire est en effet le premier de trois livres. « Notre histoire, nos règles, et surtout... nos secrets. » (page 55). Mais il n'est pas possible de le récupérer car le vol paralyse les magiciens, et pire le meurtre les transforme en sorciers.
Pour couronner le tout, Leamedia, en rébellion contre ses parents, a utilisé son pouvoir magique et a mis toute la famille en danger. Il va falloir encore déménager... Au moment où on vient de se lier avec les Dandridge : Robert, psychiatre, et Debby, pédiatre et mère de David. Au moment où les Dirty Devils vont se faire connaître. « Alors on va encore partir à mille kilomètres, c'est ça ? Foutre en l'air tout ce qu'on a installé ici, rompre, se carapater, se planquer, se terrer comme une espèce en voie de disparition ? » (page 72).
Et puis, est-ce qu'elle existe vraiment cette Guilde noire, hein ? Ces sorciers ne sont-ils pas une invention ?
D'autres personnages vont apparaître comme Demetrius Torque de la Fondation 18 ; Philippe Delondres, professeur d'histoire à la retraite et bibliophile ; Virginie, fille adoptive de Delondres et jeune journaliste ; Paula, photographe, collègue de Virginie. Depuis quinze ans, Philippe raconte à Virginie des histoires sur les Dolce, ces grands magiciens qui doivent se cacher des sorciers. Comment les connaît-il ?
Quelques extraits
« C'est quoi être majeur chez les magiciens, c'est quand on a tué un dragon ? Quand on a sorti l'épée du rocher ? Vous ne voyez pas qu'on passe pour des pauvres débiles ? Qu'on vit en plein conte de fée ? On est à New York ici, en plein XXIe siècle, c'est fini les citrouilles à minuit ! Ouvrez les yeux ! » (Leamedia, page 180).
« La maison des Dolce n'était plus là. » (page 339). Au passage : leur maison, waouh !
« Tout ordre donné à son cerveau était irrévocable quand le cœur se portait garant. » (page 474).
Si je devais donner un seul mot concernant ce roman, je dirais : complet ! Il y a tout, en effet : la famille, le souvenir, l'histoire, les relations parents-enfants, les relations avec une personne âgée, l'adolescence et ses problèmes, la rébellion des ados, l'école et les loisirs, la séparation lors d'un déménagement, l'amitié, les premières amours, la musique, la vie citadine, le travail, l'intelligence, la différence, etc. L'auteur a fait très fort, ce premier tome est incroyablement bien écrit, très visuel mais pas avec une écriture facile, très distrayant mais pas stupide ou mièvre, et en fait prenant et passionnant (je n'aurais pas cru, lorsque je l'ai commencé, être happée comme ça dans l'histoire !). Je ne pense qu'à une chose, c'est lire la suite ! Apparemment c'est une trilogie puisque deux autres tomes sont annoncés : Les cinq secrets, le tome 2 en octobre 2012 et Le dernier puits, le tome 3 en octobre 2013. Aaah, c'est long...
22e roman pour le 1 % de la rentrée littéraire, 13e pour la Rentrée littéraire des Agents littéraires (petits éditeurs), 4e pour le challenge Littérature jeunesse & young adults et 11e billet pour 50 États, 50 billets (États-Unis).
Pour découvrir encore plus le monde des Dolce, Antonius Dolce est sur Facebook, sur Blogspot et sur YouTube.
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