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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 03:03

Le philtre des nuages est un recueil de poésies de Radu Bata paru aux éditions Galimatias dans la collection Gris en mai 2014 (111 pages, 15 €, ISBN 978-2-9539077-1-1).

 

Je remercie Babelio et les éditions Galimatias car j'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique.

 

Radu Bata est journaliste, auteur et il a été professeur de français en Roumanie (jusqu'en 1990).

Du même auteur : Mine de petits riens sur un lit à baldaquin également paru aux éditions Galimatias. Ainsi que Fausse couche d'ozone et Le rêve d'étain, sous pseudonymes (Ion Aretia B. pour le premier livre et Batu Batuturesco pour le deuxième) aux éditions ProMots.

Sa page Facebook : https://www.facebook.com/thomas.man.9.

 

La couverture est de Gwen Keraval : c'est superbe, non ? J'aime beaucoup l'univers de cet illustrateur (né à Paris en 1976 et Lyonnais d'adoption).

Son site : http://www.gwenkeraval.com/.

 

Le philtre des nuages et autres ivresses est un recueil de 104 « poésettes », la poésette étant « un poème sans prise de tête ».

L'auteur y parle avec dérision du monde, de la vie, de l'amour, de Dieu, des saisons, des réseaux sociaux, des relations entre les gens... Il aime les métaphores, les nuages et les astres.

Ses poésettes originales et décalées sont courtes (quatre vers) ou plus longues (deux pages) mais, dans tous les cas, on sent que l'auteur s'amuse ; son humour est parfois absurde, et pas seulement lorsqu'il cite des personnalités roumaines (littéraires, sportives).

« derrière les mots il y a un mystère

prêt à aveugler la lumière

parfois il suffit de se pencher

pour en saisir l'abyssal secret »

(extrait de Le silence des mots, page 40).

Radu Bata est inspiré, inventif, il joue avec les mots et il aime le silence alors chut... Lisons simplement ses poésettes !

« pour avoir longtemps appris

à parler avec les gens

j'enseigne

aujourd'hui

le silence »

(Devoir de reconnaissance, page 36).

J'ai passé un bon moment de lecture mais j'avoue que parfois, le poète étant dans son monde, je n'ai pas tout compris... Une relecture s'imposera donc mais en attendant, voici trois extraits qui m'ont particulièrement plu.

 

Premier extrait (Je d'ombres, page 76)

« je est un refuge

un subterfuge

un transfuge

mais surtout

je est une fuite en avant

un alter ego

parti prendre le pouls

de la nature

un usurpateur d'existence »

 

 

Deuxième extrait (Exercice pour exorciser le dimanche, page 91)

« j'ai photographié la pluie

et la journée

est passée

entre les gouttes »

 

 

Troisième extrait (Dans un monde où les paroles sont dans la fosse aux ours je voudrais faire professeur, pages 108-109)

« dans cette existence

j'ai été volontaire

pour faire soigneur de mots

 

[…]

 

il est sans fin

ce travail de soigneur

il me prend le jour la nuit

de toutes les saisons

 

car les mots

sont souvent blessés

par les gens

qui n'aiment pas

le dictionnaire

 

ils sont souvent jetés

dans le fossé

par les gens

qui ne parlent

que le langage des chiffres

 

[…]

 

alors le monde

s'il est bon élève

pourrait s'envoler

vers une galaxie

moins égocentrique »

 

Alors, que pensez-vous de ces extraits ? D'autres extraits dans la revue Levure littéraire.

 

 

Une lecture pour les challenges Littérature francophone (comme Cioran et Ionesco en leur temps, Radu Bata écrit en français), Le mélange des genres (recueil de poésie), Tour du monde en 8 ans, L'Union européenne en 28 livres et Voisins voisines (Roumanie).

 

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 00:04

TrainTrieste.JPGUn train pour Trieste est un roman de Domnica Radulescu paru aux éditions Belfond en février 2010 (361 pages, 20 €, ISBN 978-2-7144-4460-8). Train to Trieste (2008) est traduit de l'américain par Karine Reignier.

 

Née en Roumanie, Domnica Radulescu s'est installée aux États-Unis en 1983. Elle est diplômée de littérature française et italienne de l'Université de Chicago. Elle enseigne et a déjà publié des livres sur la littérature européenne, mais Un train pour Trieste est son premier roman, roman qui contient des événements vrais.

 

Née en 1960, à Bucarest, Mona Maria Manoliu a 17 ans à l'été 1977 et, comme chaque été, elle passe deux semaines au bord de la mer Noire puis deux mois à Braşov dans les Carpates chez sa tante. C'est cette année-là qu'elle découvre l'amour dans les bras du beau Mihai Simionu.

Mona se souvient de l'histoire de sa famille, en particulier de ses arrières-grands-mères, grands-mères et tantes, des femmes fortes qui ont connu le grand amour et ont bravé l'adversité. Mihai est son grand amour ! Mona se souvient aussi de son enfance, de la peur de voir arriver les chars soviétiques après le Printemps de Prague, de la joie devant les déclarations de Nicolae Ceauceşcu tenant tête aux dirigeants russes. Mais le président a bien endormi tout le monde, et le piège s'est refermé sur le peuple roumain : famine, surveillance... Les blousons noirs de la Securitate surveillent tout et tout le monde, les conversations sont écoutées, les gens sont suivis, arrêtés et passés à tabac, certains disparaissent même ou se font écraser par des voitures qui roulent sur les trottoirs... Et les choses se sont aggravées lorsque le général Pacepa, bras droit de Ceaucescu, est passé à l'Ouest.

La peur s'installe partout, mais la vie continue, se nourrir, travailler, protéger sa famille...

Les parents de Mona sont des intellectuels : Miron Manoliu est professeur de littérature à l'université et Dorina Golubov est une poétesse. La jeune fille étudie la littérature anglaise et américaine. Ils sont donc encore plus surveillés.

Mais dans les bras de Mihai, Mona oublie tout ça ! Pourtant le doute s'installe peu à peu dans son esprit : Mihai serait-il un agent de la Securitate chargé de l'espionner et de la faire parler sur ses parents et en particulier les activités secrètes de son père ?

Devant le danger, les parents décident d'envoyer Mona à l'étranger. C'est possible en passant par la Yougoslavie et Trieste en Italie, mais comment Mona pourra-t-elle se débrouiller, seule, dans un pays dont elle ne parle pas la langue et qui ne veut plus de réfugiés ? Mona va rencontrer des gens adorables qui vont l'aider et elle choisira de demander l'asile politique aux États-Unis et de vivre à Chicago, où elle étudiera et rencontrera Tom.

Et puis un matin de Noël, alors qu'elle est enceinte et que ses parents ont enfin pu la rejoindre à Chicago, Mona voit à la télévision l'exécution de Nicolae et Elena Ceaucescu !

Elle voudra retourner dans son pays natal pour découvrir la vérité sur Mihai.

 

Une belle écriture, une histoire émouvante et passionnante, une intéressante retranscription de la Roumanie des années 70 et 80, et puis la douleur de l'exil, la vie dans un autre pays... Un roman qui se lit tout seul !

 

Extraits

 

« Ils sont ouvriers, étudiants, artistes. Ils se réunissent dans des caves ou dans des greniers infestés de cafards et de rats. [...] Les dissidents se réunissent plusieurs fois par semaine en veillant à changer souvent de lieu de rendez-vous – parfois même d'un soir à l'autre. Ils arrivent tous avec un roman sus le bras, de préférence un auteur roumain classique comme Sadoveanu ou Arghezi, afin de pouvoir maquiller leur réunion politique en cercle littéraire si la police venait s'enquérir de leurs agissements. » (page 77).

 

ChallengeEurope« Nous poussons la porte d'un vieux bureau encombré de papiers. Les employés ont l'air grave et s'expriment à voix basse. Des bribes d'anglais, de français et de russe zigzaguent d'un bout à l'autre de la petite pièce. » (page 198). [...] « J'essaie d'être claire et concise, mais elle passe si abruptement d'un sujet à l'autre que je n'y comprends plus rien. Je n'ai pas vraiment parlé anglais depuis mes cours de littérature anglo-saxonne à la fac de Bucarest – cours qui n'avaient sans doute rien à voir avec la langue actuelle, telle qu'elle est employée aujourd'hui. Je parle peut-être comme un vieux grimoire ! Mais l'entretien continue : [...]. » (page 199).

 

Cette note de lecture est également parue sur Les chroniques de la rentrée littéraire le 9 mars.

 

C'est aussi ma première lecture pour le Challenge Europe centrale et orientale (pays : la Roumanie).

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