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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 05:56

SalonTheOurs.jpgLe salon de thé de l'Ours malais est une bande dessinée de David Rubín parue aux éditions Rackham en mars 2011 (184 pages, 19 €, ISBN 978-2-87827-137-9). La teteria del oso malayo (2006) est traduit de l'espagnol par Alejandra Carrasco-Rahal.

 

David Rubín est né en 1977 en Galicie (Espagne). Il publie d'abord dans des fanzines et des revues, puis sa première bande dessinée paraît en 2005 : El circo del desaliento (Hors d'atteinte, 2006, Rackham).

Plus d'infos sur De tripas corazon, le blog de David Rubín (en espagnol).

 

Edgardo se réveille. Pour lui : une tasse de café, pour le chat, Lalito : une gamelle de boulettes. Et direction le salon de thé de l'Ours malais, où Sigfrido sert toutes sortes de thés, tisanes, infusions et liqueurs, tout en réconfortant les clients désœuvrés comme ce super-héros déchu (devenu aveugle) ou celui qui a perdu sa bien-aimée.

Sigfrido écoute les histoires des autres, leur apporte du réconfort, du coup son salon de thé est plutôt un « dispensaire pour les âmes ».

 

Ce qui m'a le plus touchée, c'est l'histoire de Sigfrido. Parce que lui aussi a une histoire qui l'a conduit a ouvrir ce salon de thé. Son titre est La luciole.

 

Un album à l'encre de Chine sombre et tendre à la fois, dont il est difficile de parler en fait, et que je préfère que vous découvriez vous-mêmes !

 

PALseches

Voici un extrait. « Il existe une infinité de liqueurs et d'infusions, une différente pour chaque état d'âme ; il suffit d'observer le client pour lui proposer le breuvage le mieux adapté, celui qui lui fera du bien […]. »

 

Le challenge BD PAL sèches de Mo' continue avec cette 27e bande dessinée avec l'Espagne en plus pour les origines géographiques.

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 00:50

SymphonieEinstein.jpgCoupCoeur2010.pngLa symphonie d'Einstein est un roman d'Álex Rovira et Francesc Miralles paru aux éditions First dans la collection Thriller en décembre 2010 (365 pages, 21,90 €, ISBN 978-2-754-01997-2). La última respuesta (2009) est traduit de l'espagnol par Maryvonne Ssossé.

 

Je remercie Babelio et les éditions First de m'avoir envoyé ce roman palpitant !

 

Álex Rovira Celma est né le 1er mars 1969 à Barcelone. Il est écrivain et économiste. Plus d'infos sur son site (en espagnol).

 

Francesc Miralles Contijoch est né le 27 août 1968 à Barcelone. Il est écrivain et traducteur. Plus d'infos sur Retrum (en espagnol).

 

Alors qu'il rédige un article sur la possibilité du voyage dans le temps dans son bain, le journaliste scientifique Javier Costa est contacté par Yvette, la productrice de La Red, la radio où il est embauché. Il doit remplacer un collègue et interviewer l'invité du soir, Juanjo Bonnín, concernant son nouveau livre Einsein relativement clair.

« La sottise de l'invité dépassa toutes mes attentes. » (page 16).

Après une émission chaotique, un vigile remet à Javier une enveloppe déposée par un auditeur anonyme. Au dos de l'enveloppe, une formule ressemblant à la célèbre E=mc² mais étant E=ac² ! Erreur ? Formule inédite ?

À l'intérieur de l'enveloppe, une vieille carte postale de Cadaqués (village où Einstein a passé quelques jours et où il a même joué du violon) et un rendez-vous pour le surlendemain après-midi avec le billet de bus adéquat.

« J'ignorais qu'en embarquant à bord de cet autocar je m'apprêtais à emprunter un passage vers un monde où la course était la seule manière de garder les pieds sur terre. » (page 25).

Après avoir flâné dans Cadaqués, Javier décide d'aller au rendez-vous et il est accueilli par Monsieur Yoshimura, un vieux Japonais, dans une maison qui a appartenu à Einstein. Mais il y a déjà trois « invités » : « deux hommes à l'allure antipathique et une femme d'une trentaine d'années ». (page 27). Pawel, la cinquantaine, est docteur en physique à l'université de Cracovie. Jensen est rédacteur en chef du magazine danois Mysterie. Sarah Brunet, une Française qui vit à Madrid, rédige une thèse sur Mileva Marić, la première épouse d'Einstein.

Après l'assassinat de Yoshimura, tout ce petit monde, poursuivi par Lorelei (Lore), une adolescente aux couettes bleues, va se lancer sur les traces de la fille cachée d'Einstein et Mileva et tenter de découvrir L'Ultime Réponse d'Einstein.

 

Le roman est construit en quatre parties représentant chacune un élément : la Terre se déroule en Espagne et en Suisse (Zurich, Berne), l'Air se déroule en Serbie (Belgrade, Novi Sad) et en Hongrie (Budapest), l'Eau se déroule aux États-Unis (New York, Princeton), le Feu se déroule aussi aux États-Unis, au Nouveau-Mexique, dans « le lieu le plus triste du monde » (Trinity, Carrizozo). Javier qui s'est associé à Sarah ne sait pas s'il peut lui faire confiance. Il découvre qu'il y a une rivalité entre deux groupes, la Fraternité et la Quintessence mais de quel côté est Sarah ? Voyages, action, découvertes, rebondissements, on ne s'ennuie pas avec Einstein ! Et pas besoin de connaissances en physique pour comprendre ce roman passionnant !

 

La symphonie d'Einstein a reçu en 2009 le Premio de Novela Ciudad de Torrevieja (prix qui existe depuis 2001).

 

Bon sang, la littérature espagnole assure vraiment ! Je venais à peine de finir Marina, l'excellent roman de Carlos Ruiz Zafón, que j'ai été happée par cette symphonie et les secrets d'Einstein ! Encore un gros coup de cœur pour moi et j'espère que vous aurez envie, vous aussi, de découvrir la signification de la mystérieuse formule E=ac².

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 07:20

Marina.jpgCoupCoeur2011Marina est un roman de Carlos Ruiz Zafón paru aux éditions Robert Laffont le 24 janvier 2011 (304 pages, 19 €, ISBN 978-2-221-11652-4). Marina (1999) est traduit de l'espagnol par François Maspero.

 

Je remercie Blog-o-Book de m'avoir envoyé ce magnifique roman.

 

Carlos Ruiz Zafón est né le 25 septembre 1964 à Barcelone. Il a déclaré que de tous ses romans, Marina était son préféré.

Du même auteur : L'ombre du vent (2001 en Espagne et 2004 en France) et Le jeu de l'ange (2008 en Espagne et 2009 en France).

Son site officiel : http://www.carlosruizzafon.com/.

 

« Nous ne nous souvenons que de ce qui n'est jamais arrivé. » (page 9, première phrase du roman).

En 1980 Oscár Drai a 15 ans et comme ses parents sont loin, il est pensionnaire dans un internat de Barcelone. Il va disparaître pendant sept jours et sept nuits avant d'être retrouvé errant par un policier.

Quinze ans après, en entendant le prénom de Marina, tout lui revient et c'est cette histoire qu'il raconte.

« Nous avons tous un secret enfermé à double tour dans le tréfonds de notre âme. Voici le mien. » (page 11).

À la fin des cours, Oscár a l'habitude de quitter le pensionnat, de se balader pour découvrir les différents quartiers de Barcelone et de revenir pour le dîner. Mais ce soir-là, attiré par un chat aux yeux jaunes, et un chant sur une musique de piano – « Je suivis sa trace hypnotique. » (page 18) –, il entre dans une maison qui semble abandonnée. Il observe une montre cassée posée sur une table mais se sent épié et s'enfuit. Lorsque de retour au pensionnat, il se rend compte qu'il a gardé la montre, il ne pense qu'à une chose : la rendre. Il retourne donc dans la vieille maison et fait la connaissance d'une jeune fille, Marina, de son père Germán et de son chat Kafka. Ils deviennent amis.

Un dimanche matin, Marina emmène Oscár dans le mystérieux cimetière de Sarriá parce qu'« On ne peut rien comprendre à la vie tant qu'on n'a rien compris à la mort. » (page 38). Ils observent une étrange femme qui dépose une rose rouge sur une pierre tombale sans nom mais avec un papillon gravé. Par curiosité ils la suivent jusqu'à une maison en ruine avec une serre pleine de mannequins incomplets et marqué d'un papillon noir.

Oscár et Marina vont vivre une aventure extraordinaire, mystérieuse et dangereuse !

« Toute la géographie, la trigonométrie et l'arithmétique du monde ne servent à rien si tu n'apprends pas à penser par toi-même. » (page 77-78).

« Parfois, les choses les plus réelles ne se passent qu'en imagination. » (page 108).

« On ne trouve pas la vérité, mon garçon. C'est elle qui nous trouve. » (page 133).

 

Tout d'abord, je veux dire que la couverture est très belle et que cette phrase : « […] à cinq heures vingt de l'après-midi. À cette heure magique, le soleil revêtait d'or liquide les hautes fenêtres. » (page 14) correspond très bien à la fenêtre illuminée.

 

Je connaissais les yeux vairons, mais pas les yeux pers, ce roman m'a fait connaître ce mot – pers – et j'ai cherché sa définition : c'est un vieux mot de français utilisé pour les yeux où le bleu domine mais avec du vert ou du violet ou du noir. Vous connaissiez ?

 

Ce roman est une pure merveille. J'y ai vu les prémices de L'ombre du vent mais c'est vraiment une histoire différente, même si les adolescents vont remuer le passé et découvrir des choses horribles. J'adore ce genre de roman qui mélange histoire, fantastique, vengeance, etc. J'étais scotchée, je n'arrivais pas à m'arrêter ! J'étais comme prise dans ces vieilles maisons, dans les tunnels des égouts, dans ce vieux théâtre désaffecté, prise par cette tragédie, cette vengeance, cette folie. Brrr, j'en ai encore froid dans le dos !

 

C'est mon premier coup de cœur de 2011 et il faut absolument que je lise Le jeu de l'ange (on me l'a prêté l'année dernière mais je l'ai rendu sans avoir eu le temps de le lire...).

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 23:30

ManoirMurmures1.jpgSarah est le tome 1 de Le manoir des murmures, une bande dessinée de David Muñoz (scénariste) et Tirso (dessinateur) parue aux Humanoïdes Associés en novembre 2007 (48 pages, 13,95 €, ISBN 978-2731619942).

 

1149, des soldats portant un écusson rouge et jaune tuent...

 

1949, à la fondation Broemel, en Tchécoslovaquie.

Sarah se réveille. Elle se rappelle que ses parents et sa sœur Hana ont été tués par un monstre.

Apparemment, elle a été sauvée juste à temps et a été hospitalisée dans cet établissement – éloigné de Prague – dirigé par le docteur Simon.

L'assistante Dagmar s'occupe de Sarah. Elle lui en dit le moins possible : les nazis ont lâchés un virus qui transforme les gens, et lui explique pourquoi elle doit prendre deux gélules tous les matins : elle a été infectée et doit prendre les médicaments pour lutter contre le virus.

Sarah n'a pas le droit de rencontrer les autres patients mais elle trouve un jouet (un petit avion) et une nuit, Milos vient lui rendre visite en cachette. Sarah découvre alors qu'il y a d'autres enfants (Milos, Jan, Marketa) et une cave où sont enfermés des gens qui se transforment.

Un matin Sarah n'a pas le temps de prendre ses gélules qu'un monstre les attaque, elle et Dagmar. La nuit elle entend une mystérieuse voix qui lui demande de faire certaines choses...

 

J'aime beaucoup ces BD mêlant à la fois histoire et SF avec une intrigue prenante, voire angoissante.

Celle-ci est très bien dessinée, très bien racontée. Les personnages sont attachants (pas seulement Sarah) et je veux lire la suite !

 

La suite

Challenge-BDTome 2 : Demian, novembre 2008

Tome 3 : Simon, à paraître en octobre 2010

Coffret de l'intégrale : à paraître août 2010

 

C'est la treizième bande dessinée que je présente dans le cadre du Challenge BD de Mr Zombi.

 

 

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 00:14

Brian the Brain : un technomélodrame du XXIe siècle est une bande dessinée de Miguel Ángel Martín parue aux éditions Rackham dans la collection Morgan en 2006 (320 pages, 19 €, ISBN 978-2-87827-094-0). Traduction de l'espagnol par Alejandra Carrasco.

 

Miguel Ángel Martín est né à León (Espagne) en 1960. C'est un auteur de bandes dessinées controversé car il inclut souvent la violence et la sexualité dans ses œuvres. Plus d'informations sur le site officiel de l'auteur (en espagnol et anglais).

 

Brian est un adorable petit garçon très intelligent qui vit avec sa maman. Mais...

Durant sa grossesse, Clara Brane a été affectée par des ultrasons et des médicaments qu'elle testait pour Biolab, un centre de recherches biologique.

Brian est né avec le cerveau apparent : étant plus gros que la normale, le cerveau est sorti de la boîte crânienne, c'est pourquoi Brian est surnommé The Brain.

Le père est parti et ce n'est pas toujours facile pour la mère qui boit un petit coup de temps en temps.

Brian fréquente une école avec des enfants normaux comme le souhaite sa mère mais il a peu d'amis : Gabriel au visage défiguré à cause d'une intoxication à l'aluminium, Lucy cancéreuse en phase terminale, Diana aveugle et télépathe, Marc paraplégique...

 

C'est bien sûr une bande dessinée sur la différence et le rejet mais c'est surtout une grande leçon d'optimisme de voir cet enfant toujours plein de vie et de volonté d'apprendre, de faire plaisir aux autres, malgré la souffrance, la confrontation au monde des adultes, la perte des gens qu'il aime. Le noir et blanc et les petites cases donnent tout le sel de cette œuvre exceptionnelle.

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 06:42

CoupCoeur2004.pngL'ombre du vent est un pavé de 525 pages de Carlos Ruiz Zafón paru chez Grasset (vous pouvez lire un extrait ici) en mars 2004 (réédition décembre 2007, 21,50 €, ISBN 978-2-246-63161-3). La sombra del viento (2001) est traduit de l'espagnol par François Maspero.


Carlos Ruiz Zafón est né le 25 septembre 1964 à Barcelone. Il vit depuis une dizaine d'années à Los Angelès. Il est écrivain et scénariste. Plus d'infos sur son site officiel (en espagnol).


Le livre

Été 1945, Barcelone. Daniel (10 ans) et son père (veuf depuis 6 ans) vivent dans un petit appartement « situé juste au-dessus de la boutique de livres rares et d'occasion héritée de mon grand-père » (page 9). Un jour, à cinq heures du matin, le père emmène son fils dans un lieu inconnu : « - Daniel, ce que tu vas voir aujourd'hui, tu ne dois en parler à personne. Pas même à ton ami Tomás. À personne. [...] - Bonjour, Isaac. Voici mon fils Daniel, annonça mon père. Il va sur ses onze ans et prendra un jour ma succession à la librairie. Il a l'âge de connaître ce lieu. [...] - Bienvenue, Daniel, dans le Cimetière des Livres Oubliés. » (page 11). « - Ce lieu est un mystère, Daniel, un sanctuaire. [...] - La coutume veut que la personne qui vient ici pour la première fois choisisse un livre, celui qu'elle préfère, et l'adopte, pour faire en sorte qu'il ne disparaisse jamais, qu'il reste toujours vivant. C'est un serment très important. Pour la vie. Aujourd'hui, c'est ton tour. » (page 12).

Daniel choisit (autant que lui est choisi par) L'ombre du vent de Julián Carax et, tout en y prenant le plus grand soin, le dévore en une nuit. Et c'est certainement ce que vous ferez aussi quand vous aurez mis votre nez dans ce roman !


Ma phrase préférée

En réponse à Jorge Alday qui dit que « Les livres sont assommants » : « Les livres sont des miroirs, et l'on n'y voit que ce qu'on porte en soi-même, répliqua Julián. » (page 231).


Ce livre est une pure merveille, le style est extraordinaire, juste un peu gothique. Et puis c'est passionnant de découvrir la Barcelone d'après-guerre, de voir Daniel devenir un adolescent puis un jeune homme. Il y a des mystères, les traces de Julián Carax (est-il mort ?) et de ses amis, un policier qui s'acharne (un peu comme Javert des Misérables), car l'auteur a marié Histoire, livres, enquête et destin de façon très habile. Je recommande L'ombre du vent chaudement, et pas seulement parce que c'est l'été !


Du même auteur

1993 El principe de la niebla (1993)

1994 El palacio de la medianoche (1994)

1995 Las luces de septiembre (1995)

1999 Marina (1999)

Le Barcelone de L'ombre du vent (Grasset, avril 2007, 104 pages, 9,90 €, ISBN 978-2-246-71911-3).BlogOTresorsGrominou


Une bonne nouvelle

El juego del ángel (2008), en français : Le Jeu de l'ange est à paraître aux éditions Robert Laffont le 24 août 2009. On y retrouve le libraire Sempere et Barcelone mais dans les années 20. Je suis impatiente de le lire !

 

 

Ce livre est listé dans le défi Blog-o-trésors 2009. C'est ma sixème lecture dans le cadre de ce défi et je vais peut-être encore en lire d'autres.


PS : Publication de cet article le 23 juillet sur le blog du défi Littérature policière sur les 5 continents.

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 07:21

AvantMillenaireSepareAprès la chronique coréenne, pour l'Asie, voici la chronique espagnole pour l'Europe mais vous allez voir que ce roman n'en est pas un et qu'il n'est pas non plus un véritable policier ! Comme ce défi est pour lire des romans policiers, j'espère me rattraper avec les 3 autres continents !

 

Avant que le millénaire nous sépare a été écrit par Manuel Vázquez Montalbán en 1997 et est paru chez Christian Bourgois en 1999 (64 pages, 7,62 €, ISBN 2-267-01519-6).

 

Il n'est pas indiqué « roman traduit de l'espagnol » ou « récit traduit de l'espagnol » mais tout simplement « traduit de l'espagnol » par Georges Tyras ce qui me met la puce à l'oreille : « Ai-je entre les mains un roman policier ? » mais la quatrième de couverture m'a vraiment donné envie de lire celui-là et pas un autre !

 

MVMontalbanEh bien non, ce n'est pas un roman, c'est une représentation théâtrale dans laquelle Pepe Carvalho, le célèbre détective privé créé par Montalbán en 1972 s'érige contre son auteur, ses idées et celles qu'il lui a prêtées en particulier au niveau politique (socialisme, communisme, anarchisme, capitalisme, fascisme, métissage), le fait de vouloir refaire le monde, l'histoire ou même la science et de pérorer devant les journalistes. « ... je vais vous raconter ma part de vérité, j'insiste, de vérité » (p. 36) déclare Pepe qui dresse un réquisitoire contre les poncifs du roman policier (le flic ou le privé avec un physique et un caractère bien particuliers, qui cuisine et boit du vin, les belles filles et le sexe du moins ce que l'auteur lui a accordé, le sens de l'humour et l'ironie, la poésie, le chat, etc.) mais aussi contre la culture qui « ne lui a pas appris à vivre » (il brûle dans la cheminée les livres qu'il a lus et les romans de son créateur) et contre le fait que l'auteur, cet ingrat qui ne lui verse rien et qui a peur du passage de l'an 2000, veuille le faire mourir avant le nouveau millénaire. Pourquoi ? Parce que « Carvalho vieillit, dit l'auteur, il n'est pas comme d'autres personnages de roman policier qui n'ont pas d'âge. Carvalho ne peut pas faire en 1995 ce qu'il faisait en 1972, dans J'ai tué Kennedy ou, dix ans plus tard, dans Meurtre au comité central. Carvalho vieillit... Il n'est pas un moyen technique immortel. Il doit mourir avant l'an 2000 ! Il doit mourir. Je dois mourir ! Parce que Carvalho, c'est moi ! » (p. 40-41).

 

Il ne faut pas que j'oublie de vous dire que la scène est la cuisine du détective : « Vous avez une installation, façon art conceptuel : cuisinière, livres, feu, vins, le détective privé... Il ne manque que l'assassin. Parce que le cadavre est là aussi. C'est moi. Je suis le prochain cadavre de l'auteur. » (p. 12) et « L'assassin, c'est l'auteur » (p 39). Et que, tout en parlant, Pepe cuisine « un gigot d'agneau de lait à la bière », boit du vin rouge, se remémore ses aventures (c'est-à-dire les romans écrits par Montalbán), se met en colère, vocifère, prend le public à témoin, se radoucit, se lamente, avant de se mettre à table (hum... sans jeu de mot).

 

Ce monologue est surprenant, parfois drôle, souvent cruel, et puis pour que le récit échappe à son héros, l'auteur ne s'est pas du tout effacé : il décrit la scène - bien qu'elle ait des « limites imprécises » - avec un luxe de précisions et en plus il appelle Pepe au téléphone, volant ainsi aux lecteurs/spectateurs le bonheur de passer les dernières minutes avec le héros dont l'auteur est le seul maître ! « C'est lui le patron » et « L'auteur est le maître » (p. 12). Finalement ce petit livre raconte beaucoup de choses sur l'auteur, son héros, leurs relations et donne envie de lire les enquêtes durant lesquelles « Vous m'avez exploité pendant 25 ans, sous prétexte que vous m'avez donné naissance un soir de beuverie » (p. 42) se lamente Carvalho.

 

En désespoir de cause, Pepe s'adresse aux lecteurs/spectateurs : « Vous allez essayer de faire quelque chose pour moi ? » mais... (p. 54).

 

Une phrase qui va plaire à quelqu'un qui se reconnaîtra : « L'ironie, c'est la reconnaissance de l'impuissance du sentiment devant l'échec de la raison » (p. 10).

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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 00:04
Le sommeil de la raison est un roman de Juan Miguel Aguilera paru Au diable vauvert, dans la collection Littérature étrangère - Fantastique, en octobre 2006, 529 pages, ISBN 2-84626-116-4, traduit de l'espagnol par Antoine Martin (titre original : El sueño de la razón paru aux Edición de Minotauro), réédité en poche en octobre 2007, Le livre de poche n° 27045.

Mon résumé
De janvier 1516 à novembre 1517, Aguilera raconte deux années importantes pour la création d'une Europe moderne (France, Espagne, Flandres, Italie, Allemagne, Angleterre, Pologne) grâce aux exploits de grands personnages nés dans la deuxième moitié du XVème siècle : Juan Luis Vives (né en 1492 à Valencia), Didier Érasme (né en 1469 à Rotterdam), Nicolas Copernic (né en 1473 à Thorn en Pologne), Iñigo de Loyola (né en 1491 à Azpeitia en Espagne), le roi Charles Quint (né en février 1500 à Gand) et grâce aux découvertes philosophiques, humanistes et scientifiques de ce siècle exceptionnel où l'Europe vivait encore à l'heure de la sorcellerie et des croyances populaires malgré le christianisme et l'Inquisition.
Juan Luis Vives, héros et narrateur est né en 1492 à Valencia, il est issu d'une famille juive convertie au catholicisme, il est professeur, philosophe, sociologue, humaniste et tente d'écrire en vain un Traité de l'âme car même la drogue ne le rapproche pas de l'âme. Au péril de sa vie, Céleste, une jeune et belle sorcière orpheline, a reçu de ses supérieurs la mission de guider Juan dans les méandres de l'Annwn. Il y verra ou pensera avoir vu Dieu sous forme d'un arbre infini.

Mon avis
Ce magnifique roman est un véritable voyage qui allie habilement réalité historique et imaginaire. L'auteur écrit effectivement des romans mélangeant voyages, aventures, Histoire et fantastique, et c'est ce qui m'a plu dans Le sommeil de la raison. Il faudra donc que je lise La folie de Dieu et Rihla un de ces jours !

Mes passages préférés
Page 220 : 'Profite de la compagnie des fous, car très peu de gens sensés sont capables de donner la gaîté', cita Laurent Vital.
Céleste à Luis (page 284) : Parfois, je voudrais arriver à comprendre tout, à connaître tout, à avoir réponse à chacune des questions que nous pose le monde. Tu crois que c'est possible ou que je suis une rêveuse ? Bon sang, moi aussi, je suis une rêveuse...

Juan Miguel Aguilera est né en 1960, à Valencia comme son héros. Il est dessinateur industriel, designer, illustrateur et a débuté sa carrière d'écrivain par des œuvres de science-fiction car il est un passionné de SF qu'il a découverte enfant avec Jules Verne. Entre 2000 et 2002, il a été président de l'Asociación Española de Fantasía, Ciencia Ficción y Terror (espagnol, portugais et anglais).

Ses romans parus en Espagne et encore non traduits en français
Mundos en el Abismo, 1988 : il est le premier d'une série de hard SF se déroulant sur Akasa-Pupsa
En un vacío insondable, 1994, Ignotus du Meilleur Roman en 1994
El Refugio, 1994, Ignotus du Meilleur Roman en 1994
Contra el tiempo, avec Rafael Marín, 2001, Ignotus de la Meilleure Nouvelle en 2002

Ses romans traduits en français
Les enfants de l'éternité (Hijos de la eternidad, 1990), avec Javier Redal, Imaginaires sans Frontières, collection Science-Fiction, mars 2003, 532 pages, ISBN 2-84727-017-5
La folie de Dieu (La locura de Dios, 1998), Au diable vauvert, collection Littérature étrangère, mai 2001, réédition octobre 2006, 536 pages, ISBN 2-84626-020-6, Ignotus du Meilleur Roman en 1999, Prix Imaginales et Prix Bob Morane en 2002
Rihla (Rihla, Edición de Minotauro, 2003), Au diable vauvert, collection Littérature étrangère, mai 2003, réédition octobre 2006, 545 pages, ISBN 2-84626-051-6, finaliste au Grand Prix de l'Imaginaire 2003
Mondes et démons (Mundos y demonios, 2005), Au diable vauvert, collection Littérature étrangère - SF, mai 2005, 553 pages, ISBN 2-84626-083-4
Dimension Espagne : fusée n° 1, une anthologie de science-fiction incluant d'autres auteurs espagnols (Elia Barceló, Victor Conde, Daniel Mares, Rafael Marín, Rodolfo Martínez et Eduardo Vaquerizo), contient le conte El bosque de hielo, Rivière Blanche, novembre 2006, 320 pages, ISBN 1-932983-85-6

Ses contes et nouvelles
En saignant correctement (Sangrando correctamente) publié en 1981 dans Nueva Dimensión (148 numéros entre 1968 et 1983)
Ari, el tonto, 1992
Maleficio, 1995
El bosque de hielo, 1995, Prix Alberto Magno et Ignotus en 1995
La llavor del mal, avec Ricardo Lázaro, 1996, Prix Jules Verne en 1996
Semilla, 1998
La forêt de glace, 2001

Ses BD, avec Rafael Fonteniz
Avatar, Erko, série épuisée. Tome 1 : Un regard dans l'abîme, mars 2003 - Tome 2 : Avatar, août 2004 - Tome 3 : Les fissures de ma caverne, août 2006

Autres
Scénario de Stranded, film de SF présenté aux Utopiales à Nantes en 2001

Encore plus d'infos, des illustrations, des photos, des critiques de livres et des liens vers les sites de ses amis sur webs.ono.com/juanmiguel/ (espagnol).

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26 février 2007 1 26 /02 /février /2007 00:59
CoupCoeurXXe.pngLe tableau du Maître Flamand, roman publié en Espagne en 1990
Jean-Claude Lattès ; 1993 ; 347 pages ; réédition Le Livre de Poche Thriller n° 7625 ; 1994 ; 346 pages ; ISBN 2-253-07625-2
Traduit de l'espagnol par Jean-Pierre Quijano ; Titre original : La tabla de Flandes
Grand Prix de Littérature Policière en 1993
A inspiré le réalisateur Jim McBride en 1994 pour Uncovered (Qui a tué le chevalier ?)

Arturo PÉREZ-REVERTE
Il est né le 25 novembre 1951 à Carthagène (province de Murcie, dans le sud-est de l'Espagne). Il fait partie des mondes journalistique et littéraire : il a suivi un grand nombre de conflits internationaux pendant plus de 20 ans en tant que journaliste de presse (entre 1973 et 1994) avant de se consacrer à la littérature. Il vit près de Madrid et est déjà traduit dans plus de 50 pays ! Le 12 juin 2003, il est entré à l'Académie Royale Espagnole (Real Academia Española) et son discours El habla de un bravo del siglo XVII est disponible en pdf sur El capitan Alatriste, la web official de Arturo PÉREZ-REVERTE.

Mon résumé
En restaurant un tableau, Julia découvre une inscription secrète : Qui a tué le chevalier ?
Tout d'abord le tableau : il a été peint par un Flamand, Pieter Van Huys en 1471 et représente un noble (Ferdinand d'Ostenbourg) et un chevalier (Roger d'Arras) qui jouent aux échecs pendant qu'une femme (Béatrice de Bourgogne) lit devant une fenêtre. Petit détail : le tableau a été peint deux ans après la mort du chevalier.
Ensuite l'intrigue : avec César (son ami) et Muñoz (un génie des échecs), Julia va mener sa propre enquête sur le passé et sur le monde de l'Art mais Alvaro (son ex-petit ami) et Menchu (sa meilleure amie) sont assassinés...

Mon avis
Cette enquête dans le milieu artistique a fait des petits depuis (les romans de Iain Pears par exemple). L'originalité de ce thriller est de marier Art et Histoire avec Mathématiques puisqu'en toile de fond se rejoue une partie d'échecs déjà jouée plus de 500 ans auparavant. Mais ne vous inquiétez pas si, comme moi, vous ne connaissez presque rien à l'Art et au jeu d'échecs car le roman se lit très bien et il est passionnant. Je pense qu'Arturo PÉREZ-REVERTE (auteur dont j'ai lu d'autres romans) est parfait pour découvrir une partie de la littérature espagnole contemporaine.
Ce roman me fait penser à Y. qui n'est plus et qui me l'avait prêté il y a des années.

Autres romans d'Arturo PÉREZ-REVERTE
Le hussard (El Húsar, 1986) ; Seuil 2005, Points 2006
Le maître d'escrime (El maestro de esgrima, 1988) ; Seuil 1994, Points 2004
Le Club Dumas (El Club Dumas, 1993) ; Lattès 1994, Le Livre de Poche 1995 ; a inspiré Roman Polinski en 1999 pour La neuvième porte
La peau du tambour (La piel del tambor, 1995) ; Seuil 1997, Points 2004
Le cimetière des bateaux sans nom (La carta esférica, 2000) ; Seuil 2001, Points 2007
La reine du sud (La reina del sur, 2002) ; Seuil 2003, Points 2007
Le peintre de batailles (El pintor de batallas, 2006) ; Seuil janvier 2007

La collection Les aventures du Capitaine Alatriste (Las aventuras del capitán Alatriste)
1. Le capitaine Alatriste (El capit
án Alatriste, 1996) ; Seuil 1998, Points 1999
2. Les bûchers de Bocanegra (Limpieza de sangre, 1997) ; Seuil 1998, Points 1999
3. Le soleil de Breda (El sol de Breda, 1998) ; Seuil 1999, Points 2000
    Coffret 3 volumes ; Points 2000
4. L'or du roi (El oro des rey, 2000) ; Seuil 2002, Points 2003
    Coffret 4 volumes ; Points 2005
5. Le gentilhomme au pourpoint jaune (El caballero del jubón amarillo, 2003) ; Seuil 2004, Points 2005
6. Les corsaires du Levant (Corsarios de Levante, 2006) pas encore traduit en français
Alatriste le film (2006)

Romans non traduits en français
El Maestro, 1988
La sombra des águila, 1993
Un asunto de honor, 1995 ; a inspiré le cinéaste Enrique Urbizu en 1995 pour le film Cachito

Essais non traduits en français
Territorio Comanche, 1994
Obra breve, 1995
Patente de corso, 1998
Con ánimo de ofender, 2001
Cabo Trafalgar, 2004
No me cogeréis vivo, 2005

[Répertorié sur Blog-O-Book.]

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