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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 08:14

GrandeLibrairie

Le jeudi 30 octobre, avant les élections américaines, François Busnel est à Central Park pour rencontrer des auteurs déracinés : Salman Rushdie, Elie Wiesel, Alain Mabanckou et Uzodinma Iweala, Ceridwen Dovey. L'émission se déroule comme un hommage à L'attrape-coeur de J.D. Salinger puisque les auteurs devront répondre à cette question : « Où vont les canards quand les lacs sont gelés ? ».

 

Promenade pédestre dans Central Park avec Salman Rushdie pour L'enchanteresse de Florence, un roman qui développe une « idée de revenir sur ce qui est la naissance du monde moderne », et dans lequel l'auteur utilise la magie pour faire communiquer des gens qui étaient contemporains les uns des autres mais qui ne se sont jamais rencontrées (l'auteur a en effet découvert Dracula et le raid de l'armée ottomane contre lui). Rushdie explique que de toute façon, à cette époque (XVIème siècle), la magie était très présente aussi bien en Orient qu'en Occident. Pour lui, le premier devoir de la littérature, « c'est le plaisir », il a donc voulu que son livre soit une passerelle entre Orient et l'Occident, entre la beauté et la laideur, mais aussi une « méditation sur la nature du pouvoir » et « sur le fanatisme ». Il a voulu rapprocher des civilisations qui ne se connaissent pas, les Moghols, les Ottomans, les Occidentaux.

Après avoir quitté son Inde natale et vécu en Angleterre, Salman Rushdie s'est installé à New York (depuis bientôt 10 ans). C'est une ville qu'il aime, pour sa vie politique, sociale, intellectuelle complètement différente à New York que dans les autres états même les plus proches. Ça fait plaisir de l'entendre parler un peu en français, même si l'anglais revient vite pour mieux exprimer sa pensée. Son prochain roman racontera l'histoire de quelqu'un qui s'installe à New York et il lui fait arpenter ce quartier qu'il connaît bien car il y a habité. C'est d'ailleurs amusant de voir des gens qui le reconnaissent et prennent des photos. Pour conclure, il déclare que « les canards s'en vont en Floride comme tout le monde » ! Salman Rushdie est un homme pétillant, intelligent, sensible et il a de l'humour, tout ce que j'aime et qui va me donner envie de lire son roman (en plus, la couverture est vraiment réussie).

 

François Busnel continue de marcher et raconte quelques anecdotes sur Central Park et Le Plaza (hôtel situé à Manhattan en face de Central Park) : Le Plaza a inspiré John Rodrigo Dos Passos un des premiers écrivains de New York, Heminghway y résidait une fois l'an quand il devait rencontrer son éditeur mais il détestait New York, Saint-Exupéry y a vécu de 1941 à 1943 et y a écrit Le Petit Prince, Paul Auster a grandi dans le quartier de Central Park.

 

Tout prêt, se dresse le bâtiment qui accueille la Fondation Elie Wiesel Pour la Paix et François Busnel rencontre Elie Wiesel pour Le cas Sonderberg, un roman qui se passe à New York dans le quartier beatnik (l'auteur n'a jamais été beatnik mais ce mouvement l'a intéressé car il a enseigné à des étudiants beatniks). Né en Roumanie et naturalisé français, Elie Wiesel est un écrivain de langue française qui vit maintenant à New York. J'aime sa façon de parler, son calme, sa sérénité : « nous avons apporté nos racines avec nous » dit-il dans le taxi alors qu'il met la kippa pour aller dans un quartier juif très orthodoxe de Brooklyn. Il n'y vit pas parce que ce n'est pas son monde, il a gardé la foi par respect pour ses ancêtres mais il n'est pas strict comme eux. Après avoir été interpelé par une dame qui lui parle de ses parents originaires du village de Sighet où il est né puis par un monsieur qui dit que tout est mensonge, Elie Wiesel dit que le fanatisme est un danger et qu'il n'y a pas de dialogue possible entre Israéliens et musulmans. À la question de l'animateur (en référence à son dernier roman) sur comment peut-on plaider à la fois coupable et non-coupable, l'auteur répond que « l'écrivain est dans chacun des personnages qu'il crée » mais « il n'est pas les personnages » et peut plaider à la fois coupable et non-coupable car « il n'y a pas de culpabilité collective ». Lui a choisi de parler mais certains Juifs ont choisi de se taire et il les comprend car « il n'y a pas de mot » et ce malgré ses 50 livres : lui met simplement en principe le « si tu cherches l'étincelle, fouille les cendres ». D'après Elie Wiesel, « les canards vont très loin et reviennent toujours dans une très belle chorégraphie ».

 

François Busnel se dirige ensuite vers Harlem pour rencontrer deux écrivains noirs, Alain Mabanckou (francophone) et Uzodinma Iweala (anglophone).

Alain Mabanckou né au Congo-Brazzaville en 1966 a étudié les lettres et la philosophie dans son pays puis le Droit à Paris. Il a écrit plusieurs romans, récits et recueils de poésie depuis 1998 et vit maintenant à New York. Bien qu'il soit le traducteur en français d'Uzodinma Iweala, c'est la première fois qu'ils se rencontrent.

Salman Rushdie est un grand défenseur de Bêtes sans patrie, le roman d'Uzodinma Iweala, où l'auteur raconte les enfants soldats avec « un style fracassé » et « une destructuration du texte pour faire éclater quelque chose » : il mélange l'anglais créole du Nigéria et le parler d'enfant, le style oral et écrit car il veut créer une « forme parlée dans l'écriture ». Il veut aussi « revisiter les mythes africains ». En effet, né en 1982 à Washington dans une famille nigériane qui retournait régulièrement au Nigéria, Iweala est, à 25 ans, étudiant en médecine et « engagé pour faire changer les choses » : il a fait des recherches sur les enfants soldats, la violence, et « pointe du doigt tous les problèmes, avec audace et sans tabou », il se « méfie des stéréotypes sur l'Afrique » (lire son article Stop trying to 'save' Africa paru en 2007 dans le Washington Post). Il dit à François Busnel que des gens impliqués sont venus le remercier d'avoir écrit ce livre et déclare que « quand Barack Obama sera président, 'quand' et pas 'si', ça va beaucoup changer ».

En ce qui concerne les canards, Alain Manbouckou ne répond pas car il a repris cette question dans un de ces romans pour en montrer l'absurdité. Découvrez d'ailleurs Alain Manbouckou et son oeuvre grâce à son site officiel, à son blog sur CongoPage et à son nouveau blog Le crédit a voyagé.

 

Avant de rencontrer le dernier auteur, détour par la Librairie de France, au Rockfeller Center. Cette librairie ouverte en 1935 par le père d'Emmanuel Mholo, actuel propriétaire, est la librairie française la plus ancienne des États-Unis, mais elle va malheureusement fermer en septembre 2009 (à la fin du bail de location signé en 1994) car le loyer est devenu trop élevé (1000 dollars par jour !). Le père né en Grèce, a fait des études francophones et a émigré aux États-Unis où il a décidé de faire venir des livres français. Il a été invité par la maison Rockfeller pour ouvrir une boutique au Rockfeller Center. La population francophone de New Yok est nombreuse (environ 500000) et diversifiée (Français et autres francophones, Haïtiens, touristes). De plus, durant la Seconde Guerre Mondiale, beaucoup de Français vivaient en exil à New York dont des écrivains, André Mauroy, Jules Romains, Antoine de Saint-Exupéry, etc., qui ne pouvaient pas (ou plus) être édités en France ; le père Mholo a donc créé les éditions de La Maison Française et a publié plus de 200 ouvrages d'écrivains français en exil, qui sont introuvables en France. Mais actuellement le fils, qui n'a jamais reçu aucune aide du gouvernement français alors qu'il oeuvre pour la francophonie et qu'il promeut la littérature française depuis 1961, doit se débarasser de tous ces livres... C'est triste, très triste.

 

C'est à la Librairie de France que François Busnel rencontre Ceridwen Dovey pour Les liens du sang. Cette déracinée qui a conservé son identité sud-africaine a en fait plusieurs racines : elle est née en Afrique du Sud (sa mère, critique littéraire, a été une des premières à écrire sur Coetzee dans les années 80), a vécu avec ses parentes en Australie, a appris le français et a vécu à Bordeaux pendant un an (son père était un joueur de rugby professionnel et a joué du côté de cette ville d'où cet échange il y a 10 ans), a étudié à Boston (elle est arrivée aux États-Unis il y a 8 ans) et vit maintenant à New York.

Dans Les liens du sang, qui raconte un coup d'état, elle donne la parole aux proches qui témoignent. C'est donc « un premier roman polyphonique », « une fable courte et dense sur le pouvoir » où le lecteur est en contact avec les « gens superflus au service d'un pouvoir brutal ». Elle pense que même si ses parents étaient contre le système, ils ont profité de ce système et ils n'étaient pas les victimes.

Scoop : son prochain roman se déroulera au Pays Basque en France !

 

C'était une émission métissée, intéressante et enrichissante qu'il est possible de voir ou de revoir sur le site dédié de France 5.

 

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 07:39

Vendredisicamedit
 

Ça m'énerve que les émissions de Vendredi si ça me dit diffusées le vendredi à 18 h 55 sur France 2 ne soient pas conservées en archive sur le site dédié car j'ai encore raté une émission, celle du 17 octobre... Je parlerai donc de celle du 24 octobre.

 

Christophe Hondelatte annonce une nouvelle formule et un nouveau visage, Cécile Delarue pour un petit journal de la culture. L'émission est toujours en direct et en public, mais le plateau a changé puisque l'animateur est maintenant assis devant une table ronde, jaune orange et l'émission commence par un tête à tête avec un invité.

 

En interview, Diane Tell qui fait son retour pour la comédie musicale J'me voyais déjà avec le répertoire de Charles Aznavour. Elle s'accompagne à la guitare pour plusieurs extraits : Gilberto qui est son premier succès au Québec (hommage à João Gilberto), Si j'étais un homme qui est son premier succès en France, un titre du prochain album (pas encore signé mais qui sera composé de grands standards américains), Qui ? (un titre d'Aznavour) et La légende de Jimmy.

 

Est diffusé un reportage sur les comédies musicales, Le roi lion, Les aventures de Rabbi Jacob, J'me voyais déjà, Grease, Le soldat rose nouvelle version, Cléopâtre, Bharati (Inde), Mozart l'opéra rock et le ballet Edward aux mains d'argent.

 

Arrivent sur le plateau Marianne James et Arno Diem respectivement à l'affiche de Les aventures de Rabbi Jacob et de J'me voyais déjà. Marianne James parle d'elle et de son album qui n'a pas bien marché avec humour (je ne suis pas fan mais je trouve qu'elle est attachante). Arno Diem, 20 ans, comédien et danseur, parle de sa formation et du spectacle au côté de Diane Tell.

 

Est diffusée une enquête sur les comédies musicales et ce qui gravite autour, une école de formation, un directeur de casting, un producteur (qui n'hésite pas à perdre de l'argent !).

 

Arrivent sur le plateau pour le débat sur les coulisses des comédies musicales, Dove Attia (mécontent du ton de l'enquête), André Manoukian (qui glisse quelques mots sur Faubourg 36, Gershwin et Maurice Ravel) et Christian Eudeline (journaliste à VSD qui a un « avis très réservé sur les comédies musicales à la française » parce qu'elles demandent énormément de travail, ont un coût élevé et pas de rentabilité). Ce qui en ressort, c'est un « acharnement des médias » contre les comédies musicales ?

 

André Manoukian, qui a enregistré un album de jazz, Inkala, joue une mélodie arménienne au piano : c'est joli sans plus, enfin c'est joué consciencieusement et ça ne m'a pas émue pourtant j'aime le piano.

 

La ravissante Cécile Delarue vient présenter le petit journal de la culture avec un scoop : c'est la crise et les lecteurs dévorent Un monde sans fin de Ken Follett, Ritournelle de la faim de Jean-Marie Gustave Le Clézio et Paradis sur mesure de Bernard Werber. Pour les essais, la meilleure vente est Le désespoir des singes et autres bagatelles de Françoise Hardy (« beau et triste ») suivi par J'ai 100 ans et je voudrais vous dire de Soeur Emmanuelle (actualité oblige) et un livre qui a doublé ces ventes, Le capital de Karl Marx (incroyable !).

Les 4 meilleures ventes d'albums sont Black ice du groupe AC/DC, Infréquentable de Bénabar (qui parle de la crise), Gravity at last d'Ayo et Je sortais par hasard d'Yves Jamait (un quasi-inconnu).

Au cinéma, Coluche l'histoire d'un mec fait un mauvais score, le n° 1 est Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen et le n° 2 est Le crime est notre affaire de Pascal Thomas (excellent film avec Catherine Frot et André Dussolier). Les succès des vacances d'automne seront certainement Mesrine et le film musical High school musical 3 (quelle horreur !).

 

Alors c'est ça la nouvelle formule... Si les thématiques choisies ne m'intéressent pas, je ne regarderai pas les prochaines émissions. Du coup, je suis moins triste à l'idée de rater les diffusions ! D'émission littéraire et culturelle diversifiée et originale, c'est devenu une émission culturelle banale, dommage...

 

PS du lundi 17 novembre 2008 : J'apprends dans l'actualité d'aujourd'hui que l'émission s'arrêtera après celle du vendredi 28 novembre...

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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 12:35

GrandeLibrairie

Dans La grande librairie diffusée hier soir à 20 h 35 sur France 5, François Busnel a présenté les auteurs invités sur le plateau : Laurent Gaudé, Colombe Schnek, Delphine Coulin et Juliette Binoche. Si vous n'avez pas pu voir cette émission, elle est rediffusée sur la même chaîne le dimanche à 9 h 55 et elle est disponible en archive (comme toutes les précédentes) sur le site dédié.

 

Portrait en images de Laurent Gaudé, fervent amateur de l'Antiquité et de tragédies grecques. Dans La porte des Enfers, il s'est laissé influencé par Naples et a créé des personnages étranges pour un livre « sur le deuil, sur le manque, sur la douleur » grâce à une communication entre les deux états (de vie et de mort), car l'auteur pense que les souvenirs et l'attachement empêchent les morts d'être disparus à jamais. Peut-être, si ça permet de moins souffrir. En tout cas, j'ai envie de lire ce roman mais en ce moment, j'ai déjà tellement de choses à lire...

 

PortraitsInEyes.jpgLes meilleures ventes de la semaine sont en 1 : Ritournelle de la faim de Jean-Marie Gustave Le Clézio (évidemment !), en 2 : Un monde sans fin de Ken Follet, en 3 : Courir de Jean Échenoz et en 4 : Le fait du prince d'Amélie Nothomb (qui perd la première place détenue depuis des semaines).

 

Surprise : Juliette Binoche n'est pas seulement actrice, elle est aussi peintre et poète ! De ce fait son premier livre de poèmes et de peintures sort en librairie en novembre, c'est Portraits in-eyes (préfacé par Michel Frodon des Cahiers du Cinéma). Carrière en images de l'actrice qui est la 2è Française (après Simone Signoret et avant Marion Cotillard, voir >La Môme) à avoir reçu un Oscar. L'actrice qui va partir pour une tournée mondiale avec un spectacle de danse (eh oui, elle est aussi danseuse !) pense que le travail solitaire est une nécessité. François Busnel lui demande de lire le poème à Leos Carax (réalisateur des Amants du Pont Neuf en 1991).

 

Ensuite c'est Delphine Coulin. Portrait en images de cette belle femme préoccupée par le temps qui passe, les effets de l'âge, la vieillesse et qui réalise des courts-métrages avec sa soeur Murielle. Son dernier roman, Les mille-vies, raconte l'histoire de Dorine M, une actrice (mélange de Catherine Deneuve et de Juliette Binoche) qui oscille constamment entre femme et actrice. La romancière pense que « On a tous mille vies » car on joue plusieurs personnages, on a des comportements différents, une vie réelle et de nombreuses vies imaginaires. Intéressant et amusant, mais elle ne m'a pas donné envie de lire ce roman...

 

Petit détour par la Librairie L'esperluette à Chartres où Olivier L'Hostis donne son coup de coeur de la rentrée : Là où les tigres vont chez eux de Jean-Marie Blas de Roblès, un livre d'aventure, érudit et magnifiquement écrit, une réflexion sur la science qui apporte beaucoup de plaisir de lecture et c'est publié chez Zulma. J'ai lu des articles et j'ai très envie de lire ce roman qui a déjà reçu le Prix du Jury Jean Giono, le Prix du Roman Fnac et qui (source éditeur) « figure dans la 2e sélection du Prix Goncourt et du Prix Médicis, la 1re sélection du Prix Wepler et du Prix France Télévision ».

 

Et c'est Colombe Schneck qui termine l'émission. Parcours en images de cette journaliste de 42 ans (elle ne les fait pas du tout !) diplômée de Sciences Po, née dans une famille (très) aisée émigrée de Lituanie et de Transylvanie.

Dans Val de Grâce, elle raconte l'histoire (autobiographique) d'une adolescente pourrie-gâtée et toujours tenue à l'écart des réalités, mais survient la mort du père puis celle de la mère. L'auteur voulait raconter son enfance, ce monde enchanteur que ses parents avaient créé autour d'elle et de son frère, mais elle s'est rendue compte que les parents leur cachaient tout, qu'ils créaient un monde merveilleux pour que leurs enfants puissent « se créer les plus beaux souvenirs possibles ». En effet, ils avaient connus la guerre, la faim et avaient dûs se cacher dans des couvents, donc ils voulaient que leurs enfants soient protégés de ces événements et vivent heureux. C'est émouvant mais je ne pense pas que je lirai ce livre...

 

Il y avait plus d'échanges entre les quatre invités - « réunis autour du travail de la mémoire » selon l'animateur - et donc elle était encore plus agréable à suivre, d'autant plus que les dessins de Jul étaient drôles et pertinents.

 

En parlant de dessin... Après La grande librairie, il y avait Arts & Culture avec Geluck, l'homme à tête de chat et la vidéo (interview et film documentaire) est disponible gratuitement sur le site de France 5 jusqu'au 30 octobre. Mon article sur Philippe Geluck et Le Chat.

 

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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 11:12

GrandeLibrairie

Le 16 octobre dans La grande librairie, François Busnel recevait Alicia Drake, Jean-Christophe Grangé, Jean-Paul Dubois et avait rencontré John Le Carré chez lui en Cornouailles. L'émission est en archive sur le site dédié.

 

Après une présentation de John Le Carré et des auteurs présents sur le plateau, c'est Jean-Christophe Grangé qui commence pour son dernier thriller (dont on a déjà bien parlé un peu partout). Portrait en images de cet auteur français qui rivalise avec les Anglo-Saxons et qui se vend très bien partout dans le monde grâce à ses romans rédigés comme des scénarios de films (évidemment ils sont adaptés au cinéma), à son écriture rapide et très documentée. Dans Miséréré, le lecteur croise des enfants assassins, des nazis, un dictateur, etc. Mais comment écrire un thriller de 500 pages et garder un tel suspense ? Le but est de tout le temps « étonner le lecteur » et évidemment l'auteur se nourrit des reportages réalisés lorsqu'il était journaliste car il veut écrire une fiction en y mêlant la réalité et en y insérant des sous-pistes et des fausses pistes qui ont l'air réelles. J'ai lu les cinq premiers romans de Grangé et c'est vrai que j'ai passé de bons moments surtout avec Le vol des cigognes (1994) et Les rivières pourpres (1998), en fait ses deux premiers romans.

 

Ensuite rencontre avec John Le Carré (pseudonyme de David John Moore Cornwell), 77 ans, qui vit reclu en Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre) depuis 40 ans. Cet ancien agent secret se lève tôt tous les matins, à 5 heures ou même plus tôt et il écrit pendant 2 à 3 heures. Après avoir créé les personnages de son histoire, il invente les décors et les idées. L'intrigue de son dernier roman, Un homme très recherché, se passe à Hambourg (Allemagne) car « Hambourg est une ville coupable ». Et pour ce livre de 350 pages, l'auteur montre 5 caisses de manuscrits de départ ! Puis il fait visiter sa bibliothèque : en ce moment, il lit plutôt de la non-fiction et il est attiré par les choses secrètes plus que par les choses humaines. Intéressante rencontre. En fait, j'ai lu deux ou trois romans de John Le Carré mais je ne me rappelle plus lesquels ! Peut-être Un pur espion et La maison Russie...

 

BeautifulPeople.jpgRetour sur le plateau avec Alicia Drake pour Beautiful people qui raconte les rivalités entre Yves-Saint-Laurent et Karl Lagerfeld, deux arrivistes dans le Paris des années 60 à 80 (pareil on en a déjà parlé ailleurs). Portrait en images de cette journaliste anglaise, correspondante à Paris, qui a planché sur le sujet pendant 5 ans et demi et qui délivre une « enquête extrêmement littéraire ». Pourtant Lagerfeld a tenté d'en faire interdire la publication et il y aurait une auto-censure des magazines de mode et féminins français. Alicia Drake a en effet subi un procès du grand couturier et le livre est publié en France avec quelques changements par rapport à la version en anglais. Mais elle continue à penser que « la vie privée nourrit la vie d'artiste » et je suis d'accord avec elle mais je ne suis pas intéressée par ce livre.

 

Après un détour par la Librairie des Abesses à Paris qui a créé Le Prix Wepler - Fondation La Poste (vous l'aurez deviné, en partenariat avec La Poste) pour récompenser des auteurs différents, c'est au tour de Jean-Paul Dubois avec Les accommodements raisonnables (ce titre est inspiré par la législation canadienne). Portrait en images de cet auteur né en 1950, grand reporter au Nouvel Observateur, spécialiste des États-Unis (qu'il critique de façon virulente), qui parle de choses déprimantes de façon dérisoire et ironique. Dans chaque roman, son personnage masculin s'appelle Paul et son personnage féminin Anna, je trouve ça curieux malgré ses explications. Je ne suis pas intéressée par ses romans qui parlent du naufrage, des illusions et de la naïveté des gens de sa tranche d'âge mais j'aime bien son expression sur l'écriture, que c'est « une maladie mentale sociabilisée ».

 

Comme d'habitude les auteurs répondent à quelques questions SMS posées par des téléspectateurs.

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15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 06:07

FielddelaNuit.jpg

Le mardi 7 octobre, Au Field de la nuit, la nouvelle émission littéraire de TF1 présentée par Michel Field, a été diffusée de 23 h 50 à 00 h 50.

 

Elle s'est déroulée en compagnie de lycéens, de la terminale ES du lycée Jean Renoir de Bondy et de leur professeur de français, Thomas Reverdy. En prévision de l'émission, ces lycéens avaient reçu des livres qu'ils ont lus et qu'ils présentent maintenant sous le regard des auteurs.

 

Bernard Werber pour son recueil de nouvelles Paradis sur mesure où est présentée une société qui condamne les pollueurs, une société sans hommes, etc. Bizarrement, on parle des mêmes nouvelles que dans Vendredi si ça me dit... Est-ce à dire que les autres sont nulles ou que personne ne les a lues ?

 

David Foenkinos pour Célibataires, où un homme et une femme se rendent compte de leur solitude, la pièce de théâtre optimisant le texte et le jeu des comédiens, et pour Nos séparations, une histoire d'amour avec ses incidents de vie et ses séparations.

 

Laurent Gaudé est un auteur aimé des lycéens puisqu'il a reçu le Goncourt des lycéens pour La mort du roi Tsongor en 2002, ce qui le fait découvrir par la profession. Dans La porte des enfers, un couple perd son fils : descente aux enfers du couple et du père pour ramener son fils.

 

Le Goncourt des lycéens, épisode 1 ou le suivi pendant 2 mois de Kevin et Cannelle, Clément et Juliana, membres du jury du Goncourt des lycéens qui doivent lire 15 livres en 2 mois.

 

Valentine Goby, habituée des rencontres dans les collèges et les lycées, pour Qui touche à mon corps je le tue, livre qui traite du corps : avoir un corps, s'identifier à son corps, violences faites aux femmes, avortement, rapport à la vie, à la mort et au droit.

 

Faïza Guène pour Les gens du Balto, roman populaire et drôle dans lequel un patron de bar odieux est assassiné. Chaque habitant du quartier fréquentant le bar donne son opinion et pourrait être l'assassin.

 

On est sur TF1 et l'émission est coupée par la pub !!!

 

Michel Leeb joue dans une pièce de Philippe Claudel, Parle-moi d'amour !, un regard sur la sexualité d'aujourd'hui, que les spectateurs peuvent ressentir comme une thérapie de groupe. Il a déjà été l'invité de Vendredi si ça me dit !

 

Pierre de Vilno parle également de théâtre, avec Fin de partie de Samuel Beckett, en ce moment au Théâtre de l'Atelier.

 

Discussion sur le film primé à Cannes, Entre les murs, de Laurent Cantet, d'après le livre de François Bégaudeau. Représentation ? Réalité ? Le nouveau livre de François Bégaudeau est Anti-manuel de littérature et il en a déjà été question dans La grande librairie.

 

Chaque semaine, le télespectateur découvrira un écrivain dans sa librairie préférée ou dans sa bibliothèque. Cette semaine, c'est Amanda Sthers, auteur de Keith me, qui nous parle de sa bibliothèque et des livres qu'elle lit, qu'elle partage.

 

Chaque semaine, également, des chroniqueurs parleront de sujets précis :

 

Pour Mélanie Gambier, ce sera les livres adaptés au cinéma. Cette semaine, L'aveuglement (Blindness) de Fernand Meireilles, où suite à un virus inconnu, l'humanité devient aveugle sauf une personne. J'ai vu ce film, j'en parle ici.

 

Pour Jessica Nelson, ce sera les tendances et l'actualité. Cette semaine, le relookage des couvertures des poches (pour 8 prix Nobel de littérature) par des étudiants en art déco. Est-ce que les lecteurs vont les acheter ou est-ce un coup marketing ?

 

Pour Hubert Artus, ce sera Internet avec le blog aufielddelanuit.over-blog.com et le forum forum.tf1.fr/field-de-nuit et il incite les gens à faire connaître les livres qu'ils ont lus et aimés. J'ai visité le forum et je me demande comment des personnes qui aiment la langue française et la littérature peuvent faire autant de fautes...

 

L'émission est conviviale donc agréable à regarder mais les spectateurs n'apprennent pas grand chose car chaque écrivain parle peu de temps. Cependant le dialogue entre lycéens et écrivains est une bonne idée. Dommage que les lycéens en terminale d'aujourd'hui ont le niveau de conversation que les collégiens avaient il y a 20 ou 30 ans...

 

Je ne sais pas si je vais regarder chaque semaine. Peut-être que je regarderai plus tard sur le site dédié. Ce soir, pour ceux qui seraient intéressés, les invités annoncés sont Karine Tuil, Clémentine Autain, Anne Guillard, Anna Rozen, etc.

 

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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 06:03

Vendredisicamedit

Les émissions n° 3 du 19 septembre, n° 4 du 26 septembre et n° 5 du 3 octobre n'étant plus disponibles sur le site dédié de France 2, je n'ai pas pu les regarder... Pourquoi les émissions ne restent-elles pas en archive ?

J'ai donc pu voir l'émission n° 6 du 10 octobre dans laquelle Christophe Hondelatte a reçu Michel Leeb et Bernard Werber.

 

Après le sommaire en images, l'animateur accueille les chroniqueurs et annonce le Prix Nobel de Littérature remis à Jean-Marie Gustave Le Clézio (j'en ai déjà parlé ici), un « écrivain lisible par presque tous ». Depuis 1963, tous ses livres se vendent à quelques centaines de milliers d'exemplaires. À lire pour découvrir cet auteur soit le dernier roman Ritournelle de la faim (vendu à 12 000 exemplaires en un après-midi !) soit le premier roman Le procès-verbal (je crois que je vais me laisser tenter mais pas tout de suite).

 

 

 

Bruno de Starenbath et Youssef Bouchikhi proposent les coulisses de Picasso et les Maîtres, exposition qui montre 250 oeuvres dans 3 musées (Orsay, Grand Palais, Louvre) avec en parallèle le tableau qui a inspiré Picasso et le tableau de Picasso, comme par exemple Le pique-nique de Manet.

 

Michel Leeb est là pour parler de Parle-moi d'amour !, la pièce de théâtre dans laquelle il joue avec Caroline Silhol. C'est la première pièce de théâtre de Philippe Claudel, auteur plutôt habitué aux romans sombres. Extraits de cette comédie dénonçant 25 ans de non-dits, de mensonges et d'hypocrisie, et dont Michel Leeb pense qu'elle est une véritable thérapie pour les couples dans la salle.

 

Pascale Deschamps parle du 80ème film de Woody Allen, Vicky Cristina Barcelona, un film aux scènes torrides, réalisé après que le cinéaste ait découvert l'Espagne, « paradis des sens ». La chroniqueuse fait le parallèle entre la scène de drague de Manhattan sorti en 1979 et de ce dernier film en 2008. Un coffret DVD de 18 films est disponible.

 

Arrive le deuxième invité, Bernard Werber pour son recueil de nouvelles, Paradis sur mesure. Un portrait en images s'amuse sur les ressemblances et les différences entre Michel Leeb et Bernard Werber car tous les deux ont commencé grâce aux insectes ! Influencé par des auteurs tels Buzatti, Poe ou K. Dick, Bernard Werber aime la nouvelle. Depuis 1991, il a vendu 5 millions d'exemplaires en France et autant à l'étranger. Marc Fauvelle intervient pour parler des nouvelles qu'il a préférées, celle avec la pollinisation de l'espèce humaine, celle avec un monde sans hommes, celle avec les pollueurs punis et dit que c'est de la « science-fiction sans effets spéciaux ». Mais d'où viennent toutes ses idées ? Premièrement Bernard Werber note tous les matins ses rêves, deuxièmement il lit les journaux. Il suffisait d'y penser !

 

Gregoire.gifFace à la crise financière et boursière, Anthony Martin décompresse avec Parachute doré, le nouveau titre d'Alain Souchon, écrit depuis plusieurs mois et disponible gratuitement sur son site officiel en attendant la sortie de l'album le 1er décembre.

Mymajorcompany.com créée par 4 jeunes (dont Michael Goldman) permet à des artistes inconnus de s'inscrire pour proposer leurs morceaux et aux internautes de miser sur eux. L'artiste qui atteint 60  000 € peut sortir un album et les différents producteurs (les internautes ayant misé) gagnent de l'argent : est-ce que ce ne serait pas un intéressant investissement ? Le gagnant est Grégoire avec Toi+moi (il a travaillé chez Universal et avait défendu un album de jazz de Michel Leeb !).

MusiqueBarenboim.gifPour la musique classique, Antoine Pecqueur présente Daniel Barenboim : né en Argentine, dans une famille juive, il a conduit des orchestres allemands, a défendu la musique de Wagner et a créé en 1999 le West-Eastern Orchestra avec la moitié de musiciens israéliens et la moitié palestiniens. Extrait du concert à Ramallah en 2005, présentation de son livre La musique éveille le temps. Son rêve maintenant est de fonder une chaîne de télévision israélo-palestinienne (un peu comme la chaîne franco-allemande Arte). Un concert sera diffusé sur France 2 le 1er janvier à 11 heures.

 

BeautifulPeopleL'essai est un livre à scandale, celui entre Yves-Saint-Laurent et Karl Lagerfeld, qui ont été très proches, mais la gloire, le narcissisme... Beautiful people de Alicia Drake raconte cette histoire d'amitié, de rivalité et de haine qui a duré 50 ans. Anne-Sophie Mercier pense que c'est Lagerfeld qui en est sorti vainqueur car YSL s'est enfermé dans des problèmes psychologiques et que c'est « l'enquête la plus aboutie sur la face sombre de la mode ».

 

À noter que Loko n'était pas présent pour les interludes musicaux dans cette émission qui se termine avec l'annonce d'Empreintes, un dialogue entre Michel Houellebecq et Bernard-Henri Lévy pour Ennemis publics.

 

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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 17:20

GrandeLibrairie

Jeudi 2 octobre était diffusée sur France 5 la cinquième émission de La grande librairie avec sur le plateau Laure Adler, François Bégaudeau, Jean d'Ormesson et Bernard Pivot.

 

Ces messieurs étant tous bien éduqués, c'est Laure Adler qui commence pour L'insoumise, son livre sur Simone Weil, résistante et philosophe (ne pas confondre avec Simone Veil). Mais d'abord portrait de l'auteur (non, je ne mets pas un « e » car je trouve ça très moche !), née en 1958, qui débuta en 1974 à France Culture dont elle est devenue la directrice culturelle, qui est considérée comme une dénicheuse de nouveaux talents et qui fut la conseillère culturelle de Mitterand. Après ses biographies de Marguerite Duras et de Hannah Arendt, voici celle de Simone Weil, morte à 34 ans, une icône occultée par Simone de Beauvoir qui la détestait car elle la trouvait trop attachée aux humiliés. Cette Simone Weil était une femme engagée, qui avait des valeurs, des idéaux, qui s'est battue sur tous les fronts et qui a pris tous les risques (guerre d'Espagne, Résistance) mais qui devait vivre aussi avec la maladie (anorexique tuberculeuse, elle était de plus androgyne et asexuée) et la fascination pour son frère André, le génie de la famille, grand mathématicien du XXème siècle.

 

QuaijedoncfaitAu classement de la semaine, Le fait du prince d'Amélie Nothomb est premier, Miserere de Christophe Grangé est deuxième, le tome 1 de Millenium est troisème et plusieurs essais se vendent bien.

 

Jean d'Ormesson, 83 ans, le « monument national » entré à l'Académie Française en 1973 et qui aime par dessus tout le soleil revient pour Qu'ai-je donc fait (sans point d'interrogation), un nouveau traité de souvenirs et de confessions. Lui dont l'ambition était de « ne rien faire » (son rêve d'enfant était de ressembler à Cary Grant) et qui dit n'avoir fait « presque rien » pense « qu'être écrivain, c'est avoir un style » que l'on reconnaît aussitôt. Il met en tout cas de la bonne humeur sur le plateau avec des phrases comme « Il est acquis que je ne suis pas Montaigne, Chateaubriand, Proust » ou « J'écris mes livres moi-même, vous savez ». Et puis j'ai bien ri avec l'histoire du rabbin, de ses deux assistants et du cocher !

 

100ExpresPivot.jpgÇa fait bizarre à Bernard Pivot d'être là, eh oui ce journaliste et critique littéraire (entré au Figaro Littéraire en 1958), animateur (Ouvrez les guillemets, Apostrophes, Bouillon de Culture), créateur du mensuel Lire (en 1975) et membre de l'Académie Goncourt avait plutôt l'habitude d'être à la place qu'occupe François Busnel qui le surnomme « le Nicolas Hulot de la langue française » ! Il est là pour présenter son nouveau livre, 100 expressions à sauver, car il faut « accepter les nouveaux mots et les nouvelles expressions sans virer les autres ». Il a une jolie phrase : « L'expression est une formule qui a réussi », ce qui inclut souvent les expressions populaires et le nouveau langage de la jeunesse.

 

Cette émission est vraiment animée et plus drôle que les autres avec Jean d'Ormesson qui répond à Bernard Pivot que sur le fronton de l'Académie Française, « il n'y a pas écrit sexe - sexe - sexe mais prostate - prostate - prostate » !

 

AMLitteraturePuis François Bégaudeau prend le relais avec son Anti-manuel de littérature, un ouvrage à la fois « potache et sérieux » selon François Busnel. Portrait de cet ancien professeur de français, ayant reçu la Palme d'Or à Cannes pour le rôle de prof qu'il interprète dans le film adapté de son roman, Entre les murs. Anti-manuel étant le titre de la collection, il ne faut pas croire qu'il dénigre les manuels scolaires qu'il trouve plutôt « assez bien foutus » mais dont il pense qu'ils sont remplis de lacunes car ils ne montrent jamais la littérature « sur un mode concret » et ils n'expliquent jamais « comment on écrit ». En une phrase, décréter que la littérature, c'est bien sans donner d'explications, c'est nul. Ce qu'il préconise, c'est de remettre les choses à plat et de laisser les individus vérifier par eux-mêmes. François Busnel lit une définition de la littérature de Jean d'Ormesson : « La littérature, c'est du chagrin dominé par la grammaire » et je trouve cette phrase belle mais Bégaudeau n'est pas d'accord car il y a des écrivains heureux. Suivent des réflexions intéressantes sur le Beau, le style, la langue, les métaphores.

 

À la fin de l'émission, les auteurs répondent à des questions posées par les téléspectateurs et François Busnel présente un coffret DVD contenant l'intégralité des entretiens de Bernard Pivot avec Alexandre Soljenitsyne.

 

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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 16:51

 

GrandeLibrairie FestAmerica2008

 

Le jeudi 25 septembre 2008, France 5 diffusait la quatrième émission de La grande librairie, disponible sur le site dédié, qui faisait la part belle à des auteurs américains invités au Festival America à Vincennes et inaugurait son premier Carnet de Route avec une visite dans le Maine chez Richard Ford.

 

 

PetitPrinceSfar.gifAprès une présentation des trois auteurs américains invités (sur 53 invités au festival), c'est Joann Sfar qui ouvre le bal avec son adaptation en bande dessinée du Petit Prince de Saint-Exupéry, adaptation qu'il n'aurait jamais osé faire si les héritiers ne l'avaient contacté. Portrait en images de ce Niçois né en 1971, diplômé de philosophie et des Beaux-Arts, célèbre pour Le chat du rabbin où il mêle BD et conte philosophique. Déjà auteur de 123 albums (il en crée en moyenne une dizaine par an), ce fan de cinéma pense adapter sa BD au cinéma et réaliser un film sur Gainsbourg. Questionnés sur Le petit prince, les auteurs américains déclarent qu'ils l'ont lu : Harris dit que l'équivalent américain est peut-être Huckleberry Finn de Mark Twain et Sfar pense plutôt à Peter Pan. En parallèle à cette bande dessinée est présenté un petit livre, Lettres à l'inconnue, dans lequel sont publiées quelques lettres illustrées que Saint-Exupéry a envoyé en 1943 à une jeune infirmière rencontrée dans un train et qui ont été découvertes grâce à Olivier d'Agay lors de leur vente aux enchères.

 

Dans le classement des meilleures ventes de la semaine, Le fait du prince d'Amélie Nothomb est toujours n° 1, Miserere de Christophe Grangé est n° 2 et Laurent Gaudé est n° 3. Mais ces trois romans français sont talonnés par ceux des auteurs britanniques (Lodge et McEwan) et par les deux premiers romans de Tristan Garcia et Jean-Baptiste Del Amo.

 

Rawi Hage, chrétien maronite né à Beyrouth, a vécu la guerre civile libanaise et a quitté son pays en 1984 pour vivre à New York où il a connu le racisme et les petits boulots avant de se passionner pour la photographie et d'émigrer en 1992 à Montréal où il est devenu photographe et commissaire d'expositions. Il publie en 2006, à 44 ans, son premier roman, De Niro's game, où il raconte le Liban des années 80 par l'intermédiaire de deux adolescents d'une quinzaine d'années. Le titre vient de la scène de la roulette russe entre Robert de Niro et Christopher Walken dans Voyage au bout de l'enfer (scène ayant eu de graves répercussions sur les jeunes libanais fortement influencés par les films américains). L'auteur et ses deux personnages sont influencés par Camus et son roman L'étranger qu'il a lu enfant. Il a une très belle phrase, « Ceux qui partent ne reviennent jamais » car ce serait une nouvelle immigration et une nouvelle adaptation peut-être impossible dans le pays d'origine.

 

Pour le premier Carnet de route de La grande librairie, François Busnel s'est rendu dans le Maine et a interviewé Richard Ford chez lui à l'occasion de la sortie d'État des lieux. C'est le dernier tome de la trilogie commencée il y a plus de 20 ans avec Un weekend dans le Michigan qui au départ n'était pas une trilogie et qui raconte la vie du héros dans l'Amérique des années 2000. Richard Ford fait visiter son bureau et dit qu'il n'a pas d'habitudes car « l'écriture n'est pas une chose sacrée » et qu'il ne croit pas beaucoup au style. Après cette séquence vidéo, il entre sur le plateau et je suis étonnée qu'il ne parle pas français car il a étudié cette langue et a un peu vécu en France. À noter que Le petit prince est le premier livre qu'il a lu en français puisque cet ouvrage est utilisé dans les universités américaines pour apprendre le français.

 

Eddy L. Harris est né en 1956 à Saint-Louis dans le Missouri et a étudié à Stanford. Contrairement aux autres membres de sa famille qui ont une couleur de peau plus claire car la grand-mère de son père était blanche, issue d'une famille de fermiers du Pays de Galles, lui a la peau plus foncée. Il écrit donc sur la condition des Noirs aux États-Unis et Still life in Harlem paru en 1996 a été son premier roman traduit en français. Il vit d'ailleurs en France, en Charente, près d'Angoulême, depuis quelques années et bizarrement ses livres ne sont plus publiés aux États-Unis. Dans Jupiter et moi, il raconte l'histoire de son père, ce livre étant un hommage au père et à l'homme. Harris pense que les États-Unis ont évolué mais que c'est resté un pays raciste (de son côté, Richard Ford croit qu'il ne faut pas généraliser). Il reconnaît aussi l'importance de la possibilité pour Obama d'être président de cette nation même s'il ne gagne pas, le combat actuel étant la liberté, le choix de sa vie, de son chemin et d'être qui on veut être.

 

Puisque le Festival America est à Vincennes, le choix du libraire est cette semaine dans cette ville avec Pascal Thuot de la Librairie Mille Pages, qui pense que la littérature américaine est à la dimension du pays et qui conseille L'année où j'ai vécu selon la Bible du journaliste A. J. Jacobs.

 

François Busnel termine en présentant la nouvelle édition de Tom Sawyer et de Huckleberry Finn de Mark Twain. Ces chefs-d'oeuvre de la littérature américaine que Richard Ford considère comme les « travaux les plus sérieux du XIXème siècle », sont enfin disponibles dans une nouvelle traduction de Bernard Hœpffner, aux éditions Tristram.

 

 

 

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19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 19:35

GrandeLibrairie

Ce jeudi 18 septembre, c'était la 3ème émission de La grande librairie présentée par François Busnel avec le dessinateur Jul qui croque les invités. Cette émission diffusée sur Frande 5 à 20 h 35 est disponible ensuite sur Internet.

 

Sont présents sur le plateau, Yasmina Khadra et Catherine Cusset. Les deux autres invités arriveront au moment où l'animateur parlera de leur livre.

 

Ce que le jour doit à la nuit, de Yasmina Khadra chez Julliard. Portrait en images de cet auteur né dans le Sahara algérien, qui a toujours rêvé de devenir écrivain, témoignage de son épouse qui lui a donné ses prénoms pour le pseudonyme littéraire. Le couple a quitté l'Algérie pour le Mexique puis la France où Yasmina Khadra dirige le Centre Algérien à Paris. Dans son dernier roman, il raconte la guerre d'Algérie. Il pense que c'est son meilleur livre parce qu'il a mis beaucoup de temps à l'écrire, il a attendu d'être plus âgé, il a voulu raconter l'Algérie de tous, avec le personnage de Jonas alias Younès. J'ai aimé cette phrase qu'il a prononcée vers la fin de l'émission : « Je suis né pour écrire, c'était ma vocation première ». Ça a l'air intéressant, dommage qu'il gémisse sur le plateau parce qu'il n'a jamais reçu de prix littéraire en France...

 

Un brillant avenir, de Catherine Cusset chez Gallimard. Portrait en images de cette Française, Normalienne, agrégée de lettres classiques qui passe sa vie entre New York (où elle enseigne le français depuis 20 ans) et Paris. Cette spécialiste du roman libertin a écrit 9 romans depuis 1990 mais, contrairement à Yasmina Khadra qui écrit uniquement en français, elle a besoin de passer par l'anglais pour écrire de la fiction. Dans son dernier roman, elle raconte la « trajectoire de l'exil tendue vers l'avenir », une mère d'origine roumaine qui rêve d'un avenir meilleur aux États-Unis et qui a peur d'une jeune femme française qui va lui voler son fils unique. Autobiographique ? Ça aurait pu m'intéresser mais je trouve ses propos décousus, et... bof !

 

Meilleurs ventes de la semaine : Le fait du prince d'Amélie Nothomb est évidemment toujours n° 1, la surprise c'est Miserere de Jean-Christophe Grangé qui entre directement 2ème. Petit plus sur Thomas Pynchon, le célèbre écrivain américain entouré de mystère, « énorme mécanique narrative » qui occupe la 21ème place avec Contre-jour.

 

Zone, de Mathias Énard chez Actes Sud. Portrait en images d'un érudit qui a étudié en Italie, au Liban, en Syrie et en Iran où il est parti comparer les poètes persans et arabes. En 2003, son premier roman est publié. Zone, c'est un peu la zone méditerranéenne, une zone de conflit en tout cas, c'est l'histoire d'un agent secret, tuberculeux, qui dans le train de nuit entre Milan et Rome, est porteur d'une malette avec tous les noms des bourreaux et des victimes de ces dernières décennies. Le train représente bien le XXème siècle (révolution, transports, déportation, retour). Je veux bien le feuilleter pour voir imprimée une seule phrase sur 516 pages ! Mathias Énard a dit cette phrase lourde de sens : « La lecture ne protège pas de la barbarie ».

 

La minute du libraire se déroule à la librairie L'horizon à Boulogne sur Mer, où Valérie Brouton pense qu'à la rentrée littéraire, on en fait un peu trop. Son coup de coeur est Le livre d'Hanna de Geraldine Brooks. Elle dit qu'il n'y a pas assez de chroniques en littérature jeunesse et présente Le livre le plus génial que j'ai jamais eu.

 

Le voyage du fils, d'Olivier Poivre d'Arvor chez Grasset. Portrait en images de cet auteur qui défend continuellement les libraires, ancien acteur de théatre, diplomate, directeur de Culture France, écrivain depuis 25 ans, avec son frère aîné (PPDA) ou seul. Ce dernier roman lui a été inspiré par le fait divers de la femme chinoise qui saute du premier étage car elle a eu peur de la police qui ne venait même pas chez elle et se tue. Il donne la parole à son fils de 20 ans, qui vient chercher les cendres de sa mère. C'est aussi un hommage à Marguerite Duras, très présente dans le livre.

 

Une émission intéressante d'un point de vue du dialogue avec les auteurs mais cette fois, ça ne m'a pas donné envie de lire leur roman. Peut-être parce que j'ai déjà assez de bonnes choses à lire... Ou alors je me laisserai tenter par Zone...

 

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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 07:05

Vendredisicamedit

Comme pour la première émission, j'ai regardé Vendredi si ça me dit en ligne. Diffusée le vendredi 12 à 18 h 55 sur France 2, cette émission est présentée par Christophe Hondelatte qui reçoit cette fois Anne Roumanoff et l'équipe de chroniqueurs.

 

Ça commence avec Anne Roumanoff et son nouveau spectacle Anne, 20 ans et plus. C'est un nouveau chroniqueur Youssef Bouchikhi qui a été voir ce spectacle d'1 h 50 au Théâtre des Bouffes Parisiens. Il l'a trouvé drôle et intelligent. Puis Loko interprète une chanson qu'il a composée sur/pour/avec Anne Roumanoff.

 

Un débat mouvementé concernant l'exposition Jeff Koons au Château de Versailles du 10 septembre au 14 décembre : 16 énormes sculptures « pop et kitsch » sont installées dans les appartements du Roi et de la Reine. Entendus : « imposture majeure », « dans l'air du temps », « scandaleux ». Bruno de Stebenrath a adoré car la culture doit être pop et internationale, Philippe Tesson a détesté parce que le Château de Versailles n'est pas un musée d'expositions mais un lieu d'Histoire (figé) et que l'oeuvre exposée n'est pas adaptée au décor. En attendant tout le monde parle de cette expo et c'est Jeff Koons qui se réjouit ! Visitez son site, vous verrez, il y a de belles choses, j'aime bien les chiens, singes et éléphants.

 

DicoBalland.jpgAnne-Sophie Mercier présente On va le dire comme ça : dictionnaire des expressions quotidiennes, de Charles Bernet et Pierre Rézeau aux éditions Balland, qui répertorie beaucoup de nouvelles expressions issues de la culture Internet. Pas le genre de dico qui m'intéresse, je pense qu'il est intéressant mais pas utile.

 

Le journal mondain des Chéri-Chéris ! emmène les téléspectateurs au vernissage de l'exposition Jardins immobiles de Joy de Rohan Chabot : « Vous êtes ami de l'artiste ? ».

 

Pascale Deschamps présente les deux films à aller voir cette semaine. Max la Menace, pour la performance de l'acteur dans ce film réalisé d'après la série créée en 1965 et qui allie espionnage et parodie. Parlez-moi de la pluie d'Agnès Jaoui avec le couple Jaoui-Bacri et Jamel Debbouze qui dit que c'est son premier rôle adulte au cinéma. J'ai vu les deux bandes-annonces, j'irais plus voir Max la Menace en souvenir de la série télévisée et histoire de passer un bon moment. Mais Parlez-moi de la pluie a l'air bien aussi, dans un autre genre.

 

Marc Fauvelle présente deux romans. Miserere, de Jean-Christophe Grangé, un bon roman noir paru chez Albin Michel, avec un jeune et un vieux policiers, une série d'assassinats dans des églises de Paris, des nazis, des soupçons de pédophilie, et une virée dans le Chili de Pinochet. Miserere est le Psaume 51 mais aussi un chant polyphonique du XVIIème siècle pour chanteurs enfants à la Chapelle Sixtine. Les gens du Balto est le 3ème roman paru chez Hachette Littératures de Faïza Guène, qui décrit avec un regard différent des personnes dans un bar de banlieue où le patron est assassiné. J'ai lu les précédents romans de Jean-Christophe Grangé sauf Le serment des limbes (pour une parodie, c'est dans Et si c'était niais ?) alors si j'ai du temps à perdre. Faïza Guène, faut voir, je n'ai pas lu les précédents, mais ça m'intéresse.

Antoine Pecqueur, spécialiste de la musique classique, fait découvrir Gustavo Dudamel, un Vénézuélien chef d'orchestre qui a profité du sistema (permet à tous les enfants vénézuéliens dès 2 ans d'avoir accès à la musique, de recevoir des cours gratuits et de se voir prêter un instrument pour jouer). C'est fantastique que les enfants vénézuéliens puissent tous découvrir la musique et étudier un instrument ! Parmi eux, un génie !

 

Anthony Martin présente deux nouveaux albums. Celui de Julien Clerc, en collaboration avec Benjamin Biolay, « un bon Julien Clerc » qui sait parler des femmes, avec les « fondamentaux » et les « petites touches ». Un extrait de Sous sa grande ombrelle. Je ne suis pas fan... Et celui d'une jeune américaine auteur-compositeur-interprète présentée comme « la nouvelle Madonna », Katy Perry, si c'est ce que peut faire une fille de pasteur interdite de musique pop... C'est trop commercial et vulgaire ! Bon, chacun ses (é)goûts...

 

De retour avec Anne Roumanoff pour le DVD Best of : On ne nous dit pas tout, avec l'accent de la pocharde qui sévit dans Vivement Dimanche. Je ne regarde pas mais quand même, c'est drôle !

Et à la fin de l'émission, un karaoké géant où tout le monde chante avec Loko à la guitare, Les limites, de Julien Doré, un jeune auteur-compositeur-interprète au fort caractère, mais sympa, ambitieux et sûrement talentueux, mais je ne regarde aucune émission de téléréalité et ça doit être difficile pour lui de sortir de là...

 

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